Roi de France depuis ses 5 ans en 1643 et jusqu’à sa mort en 1715, Louis XIV, « le Roi-Soleil », a construit durant son long règne son image de souverain en s’appuyant habilement sur l’art et les artistes.
300 ans plus tard, c’est d’ailleurs l’image que l’opinion française retient de lui, avec le château de Versailles de l’architecte Louis Le Vau, et ses jardins du jardinier-paysagiste André Le Nôtre. Avec également l’âge d’or du théâtre classique français : les tragédies de Pierre Corneille et Jean Racine, et les comédies de Molière, toujours jouées aujourd’hui. Molière, qui n’était alors encore que Jean-Baptiste Poquelin, a eu parmi ses professeurs au collège de Clermont à Paris (l’actuel lycée Louis-le-Grand) un certain Pierre Gassendi de Champtercier…
Mais dans les archives de notre ville, les traces du règne de Louis XIV sont beaucoup moins liées aux arts et plus guerrières. En effet, 3 lettres royales adressées « aux consuls et habitants de Digne » leur demandent d’accueillir la compagnie de chevaux légers de Jouvelle (1662), la compagnie du régiment de cavalerie de Crillon (juillet 1688), puis 5 compagnies du régiment royal de marine d’infanterie (septembre 1688). Accueillir signifie « loger » hommes et bêtes et leur « fournir les vivres nécessaires ». On ne sait comment les Dignois ont réagi à la réception de ces lettres débutant par la formule « De par le Roy » et signées simplement « Louis », mais il s’agit bien d’ordres. La première se termine d’ailleurs par : « n’y faire donc faulte car le dit est notre plaisir ». Une formule explicite, qui rappelle que le « Roi-Soleil » ou « Louis le Grand » a voulu affirmer le pouvoir monarchique comme il ne l’avait jamais été auparavant.