Le 1er avril 2021, le conseil municipal a décidé à l’unanimité de donner le nom de Gérard Pierre-Rose (1913-1944) à une allée piétonne du square Abel Bayetti.
Accompagné par le service des Archives communales, Florian Dho, élève de 3e au collège Gassendi, consacre son oral de Brevet à ce grand résistant venu d’outre-mer :
« Dans des documents qui m'ont été fournis et que j'ai recherché moi-même, j'ai pu découvrir Gérard Pierre-Rose, « Prince » et « Manfred » : trois noms qui représentent un grand homme. Je retiens de lui qu'il a toujours énormément travaillé durant ses études. D’abord à la Martinique, île de l'empire colonial Français, où il a eu un parcours scolaire jusqu'au lycée extrêmement brillant. Puis en métropole, où il suit des cours de Droit ainsi que des études militaires à Saint-Maixent. Il en sort sous-lieutenant et sert dans l'infanterie coloniale en Afrique Occidentale Française. Il est ensuite rapatrié, puis démobilisé en 1942. Après cela, il s'engage dans la Résistance sous le nom de « Prince », où il est instructeur d’écoles de cadres dans différents départements jusqu'à début 1944. Il devient alors « Manfred », le chef du maquis « Fort de France », et mène une lutte incroyable contre l'armée d'occupation. Même blessé, il sillonne les vallées de l’Asse pour maintenir la Résistance. Mais c'est ce qui causera sa tragique perte le 18 juillet 1944… »
En effet, arrêté le 17 juillet 1944 à Mézel avec le capitaine Victor Arnoux, militaire en retraite, Gérard Pierre-Rose est abattu avec lui par les soldats allemands le lendemain, au lieu-dit la Barre d’Auran, entre Norante et Barrême.
Il laissait alors une compagne et une enfant, née peu de temps après la mort de son père.
Plus de 75 ans après ce destin tragique, celui que son compatriote martiniquais Aimé Césaire qualifiait de « chevaleresque », est toujours honoré, sur son île natale comme dans les montagnes de Haute-Provence. Au bord de la RN 85, une stèle en forme de Croix de Lorraine de l’Amicale maquis « Fort de France » rappelle l’endroit où ont été abattus Arnoux et Pierre-Rose, et il est inhumé au carré des combattants du cimetière de Barrême. Rues et places portent son nom à Mézel, Barrême ou Fort-de-France, sa ville natale. Et donc désormais à Digne-les-Bains.
