L’année universitaire qui s’achève a vu la montée en charge du Campus Connecté. Alors qu’il avait accueilli dix étudiants l’an passé, plus du double a été accompagné en 2023-24. Le rassemblement du 24 juin dernier a été l’occasion, pour eux, de se retrouver et de célébrer ensemble la fin des examens.
Si un taux d’abandon important est à déplorer chaque année à l’université (plus de 60%) – que ce soit dans le cadre du suivi de la formation en présence ou à distance –, il est à noter que la quasi-totalité des apprenants du Campus Connecté (20 sur 21) a effectué sur site l’ensemble de son cycle annuel, conformément à l’engagement pris par chacune et chacun d’entre eux en début d’année universitaire. Nous nous réjouissons, bien entendu, de ce résultat, qui témoigne du sérieux, de l’implication et de la persévérance des élèves du Campus Connecté.
Pour mémoire, ce dispositif innovant, qui a vu le jour en septembre 2021, permet d’accompagner les publics ayant opté pour la formation à distance en mettant à leur disposition des moyens matériels et humains (espaces de travail et de convivialité, bibliothèque universitaire, connexion via la fibre, prêt d’ordinateur, tuteur en charge du suivi motivationnel et méthodologique…).
Les personnes qui fréquentent le Campus Connecté y viennent souvent moins par choix, par attachement au territoire, que par obligation, du fait de contraintes économiques ou familiales (parents isolés, mères de jeunes enfants, aidants de parents âgés…) et d’empêchements variés (problèmes psychosociaux et sanitaires notamment). Pour autant, ces publics spécifiques qui, en l’absence d’un tel dispositif, n’auraient pas pu accéder aux études supérieures, forment une communauté à part entière.
D’âges différents (de 18 à 55 ans) et engagés dans des parcours variés, ils se sont montrés solidaires les uns des autres tout au long de l’année. Ainsi trouvait-on cette année, au Campus Connecté, des étudiants qui débutaient des licences de droit, mathématiques, biologie, psychologie, italien, ou histoire, d’autres qui suivaient des BTS en immobilier ou économie sociale et familiale, d’autre qui reprenaient des études interrompues en passant le Diplôme d’accès aux études universitaires (équivalent du baccalauréat), d’autres encore qui poursuivaient des formations en Master de lettres modernes ou sciences de l’éducation, voire en doctorat de linguistique, d’autres enfin qui préparaient le concours de professeur des écoles ou se spécialisaient professionnellement, cette année, par exemple, en infographie.
Ils venaient de Digne et des alentours (Courbons, Le Brusquet, Beaujeu) mais aussi de beaucoup plus loin (Sisteron, la vallée du Jabron, Castellane ou Gap), mais tous avaient en commun une même volonté de partager une expérience de vie étudiante et une même soif d’apprendre, en dépit d’obstacles souvent liés aux difficultés de mobilités rencontrées par la plupart d’entre eux. Certaines et certains seront de retour à la rentrée prochaine pour poursuivre leur parcours d’études supérieures à distance, d’autres les rejoindront pour vivre à leur tour cette expérience. Ils seront, à coup sûr, accueillis avec chaleur et bienveillance par leurs prédécesseurs.