Les travaux de renouvellement de la conduite d’adduction entre les puits de pompage de Marcoux et Digne-les-Bains, âgée de près de 100 ans, se sont terminés après plus de 3 ans de chantier.
Ils ont été inaugurées ce 15 septembre, en présence Patricia Granet, Maire de Digne-les-Bains, Jean-Yves Roux, sénateur, René Massette, Vice-président du Département, Michel Blanc, président de la Régie dignoise des eaux, Laurent Bourdin, responsable du service territorial Durance à l’Agence de l'Eau Rhône Méditerranée Corse, et de Pascaline Cousin, directrice adjointe de la DDT 04, représentant le Préfet. Ces derniers ont considéré ces travaux comme exemplaires.
La régie dignoise des eaux pleinement mobilisée
Depuis le 1er septembre 2009, la Ville de Digne-les-Bains gère ses services d’eau potable et d’assainissement en gestion publique. Ce choix d’une gestion publique est né de la volonté des élus de maîtriser le service, les élus étant les garants de l’intérêt général (toutes les décisions sont prises par le conseil municipal). « L’eau n’est pas un bien marchand, il nous faut assurer un accès à l’eau pour tous, de façon économique, environnementale, durable et sociale, tout en restant économiquement acceptable » a rappelé le maire.
Cette gestion est assurée par la Régie dignoise des eaux, service de la ville de Digne-les-Bains, qui a pour mission de délivrer de l’eau potable aux 10.500 usagers dignois, au moyen de 164 kilomètres de réseaux d’eau, de 15 réservoirs et 12 stations de pompage. Au total, 1,5 million de mètres cubes sont prélevés chaque année pour satisfaire les besoins en eau des dignois.
Un réseau vieillissant
Dès le retour en régie municipale, le constat a été fait d’une mauvaise performance des ouvrages : les fuites d’eau étaient à un niveau inacceptable (plus d’un litre sur deux était perdu).
De plus la multiplication de fuites est le signe d’un réseau en fin de vie, avec des risques d’interruption de la fourniture en eau aux usagers.
Si les investissements sont élevés pour réduire les fuites, ils demeurent indispensables pour assurer la pérennité du réseau, et réduire la pression sur la ressource en eau afin de pouvoir continuer à fournir les usagers en eau potable pendant les sécheresses estivales (notamment cette année), qui seront de plus en plus forte en raison du réchauffement climatique.
Face à ce contexte, la Régie des eaux a engagé des études générales (diagnostic et programme d’investissement) dès 2012 pour l’eau potable
6,6 millions d’euros investis sur le réseau d’eau
Près de 12 kilomètres de réseau et 800 branchements d’eau ont été remplacés pour un montant de 6,6 millions d’euros, aidés à hauteur de 2,5 millions d’euros par le Département des Alpes de Haute Provence et l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse. Le seul projet de réhabilitation de l’adduction entre Marcoux et Digne-les-Bains a coûté 2,1 millions d’euros.
En parallèle, de lourds travaux de renouvellement de conduites de distribution anciennes ont été menés dans différents quartiers de la ville, notamment à La Sèbe (avenue de Verdun, avenue Henri Jaubert), au centre-ville (avenue Reinach, rue du Médecin Chaspoul, Boulevard Gassendi, Rue des Epinettes, avenue des Thermes), aux Arches (avenue Gaston Boyer, rue du Vallon de Farine), à Gaubert (Chemin du Touer), etc…
Depuis 40 compteurs ont été installés pour suivre les débits sur des portions de réseau, pour détecter puis réparer plus rapidement les fuites. Un ordinateur-superviseur centralise quotidiennement toutes les informations de débit du réseau.
1,2 million de m3 économisés : des fuites divisées par 4
Ces travaux ont permis d’économiser 1,2 million de mètres cubes d’eau chaque année, et diviser de moitié les prélèvements d’eau. Cette diminution est essentielle au regard du contexte de sécheresse majeure que connait le bassin versant de la Bléone. Cependant ces investissements ont permis de limiter les mesures de restrictions en période de sécheresse.
Réseau conforme
« Depuis 2015, nos services d’eau et d’assainissement sont conformes aux objectifs environnementaux. Pour autant, nos efforts ne sont pas terminés, nous devons poursuivre ces opérations pour conforter nos réseaux et ouvrages, et léguer aux générations futures un outil performant » a expliqué le maire.
Si le rendement de réseau (qui est le ratio entre le volume distribué et le volume prélevé) est supérieur à l’objectif minimum (71% en 2015 et 75 % en 2016 pour un objectif à 69 %), il demeure inférieur à l’objectif réglementaire de 85 %.
Pour cela, la régie des eaux devra encore diviser par deux les fuites d’eau de nos réseaux : alors que nous perdions 1.600.000 mètres cubes d’eau en 2010, réduits à 400.000 mètres cubes en 2016, il faudra perdre moins de 200.000 mètres cubes d’eau pour être totalement conforme.
Un service efficace
Le service d’eau est géré dans un souci constant de ce service plus efficient, plus performant, plus proche des dignois. Y compris en veillant au prix de l’eau. Aujourd’hui, il est dans la moyenne des prix de villes comparables. Au niveau national, la comparaison du prix de l’eau s’effectue à partir d’une consommation de 120 m3. Sur cette base, le prix à Digne-les-Bains est de 4,16 €/m3, à comparer des 4,21 €/m3 (pour les villes de 10.000 à 50.000 habitants). Ce prix permet d’investir pour renouveler le réseau et préparer sereinement l’avenir. Il permet aussi de bénéficier de subventions importantes de l’Agence de l’eau et ainsi de démultiplier les investissements.
ZOOM SUR LA REGIE DIGNOISE DES EAUX
Le directeur et les 14 agents de la Régie sont chargés d’assurer la continuité et la qualité du service public de l’eau potable :
• 4 agents d’accueil (ouverture, fermeture contrat, renseignements, réclamation, changement compteur, facturation, paiement, etc…)
• 8 agents chargés de l’exploitation des ouvrages et réseaux (réparation, entretien, renouvellement) et la surveillance de la qualité de l’eau
• 2 technicien pour les études réseaux et branchements
Ils disposent de moyens adaptés aux missions : bureaux d’accueil informatique, fourgonnette équipée intervention « fontainerie » jusqu’au camion-benne, et mini-pelle et tracto-pelle pour les travaux.
Chaque année, ce sont environ 10.000 opérations de gestion de contrat, 18.000 factures d’eau, 2 relèves annuelles des 11.500 compteurs, 3.500 interventions sur compteurs et branchements, une trentaine de réparations de fuite et une trentaine de débouchage de réseau d’assainissement qui sont réalisées pour la continuité du service. Une astreinte est également disponible 24h/24 au 04.92.30.58.40 pour les urgences (fuite sur réseau ou débordement d’égout).