Une volonté commune
Les citoyens sollicités par la municipalité, se sont rassemblés pour porter un projet de réaménagement de la place de la Juiverie.
En effet, ces dernières années plusieurs projets ont émergés, issus de différents groupes d’habitants du centre-ancien. « L’idée de les rassembler sur un même site s’est rapidement imposée » explique Martine Bonnet, adjointe au maire en charge de la démocratie participative.
Le comité de quartier, ainsi que deux associations résidant dans le centre ancien, ont travaillé sur un projet d’aménagement que la municipalité a accompagné dans le cadre de ses chantiers citoyens et de proximité.
A la demande de l’association « A cœur de Digne », une classe de l’IDBL (école d’art intercommunale de Digne-les-Bains) a réalisé un volume mural en céramique sur le thème de la terre et de la géologie (voir ci-dessous). Cette association porte également le projet d’un parcours en centre ancien, ainsi qu’un décor de façade dans ce même quartier.
Enfin l’association « A fleur de pierre » a travaillé sur un projet participatif de fleurissement dans le centre-ancien au travers de leur projet « Jardine ta rue ».
Cet aménagement va se poursuivre en septembre et octobre, avec l’installation de mobilier urbain et plantations. Cet espace demeure ombragé, piétonnier, et en partie végétalisé. De quoi offrir un espace propice à la détente en plein coeur du centre-ancien.
Chacun est invité à respecter cet espace collectif, comme le parvis de la cathédrale Saint Jérôme qui a lui aussi bénéficié d’une réhabilitation.
«Progression», une œuvre
«Progression» est un volume mural réalisé par les élèves adultes de l’atelier céramique de l’IDBL (école d’art intercommunale de Digne-les-Bains) dans le cadre d’une commande et d’un partenariat avec l’association «A Cœur de Digne».
Long de 5 m sur 1,6 m de haut, ce volume est constitué de 48 plaques de grés chamotté cuit (de 42 cm par 42 cm) montées sur châssis métallique.
Vaste paysage fait de secrétions, plissements, soulèvements, résurgences et excroissances, il évoque formellement et symboliquement les spécificités géologiques du territoire dignois et l’Unesco-Géoparc de Haute-Provence.
Chaque bas-relief (soit 48 au total) est l’œuvre d’un élève de l’atelier céramique de l’école d’art, et chacun d’entre eux a été élaboré au regard de ces homologues, il s’agit donc d’une œuvre à la fois individuelle et collective, qui symbolise le caractère participatif et citoyen de la réhabilitation et aménagement de la vieille ville.
Le châssis métallique a lui été préparé par les services techniques municipaux.
Un site historique de notre ville
Dans l’enceinte de la ville fortifiée à partir du XIIe siècle, s’élevait à cet emplacement, la « Maison du Roi » des Comtes de Provence, Roi de Naples, de Sicile et de Jérusalem. C’était le siège de l’administration comtale. Elle deviendra par la suite « palais du baillage » de Digne.
En effet par la sentence arbitrale rendue en 1257 entre l’évêque Boniface, seigneur féodal de la cité et le comte de Provence Charles d’Anjou, il est concédé au suzerain l’installation d’une «Maison, où ce dernier le souhaitera pourvu que ce soit hors de la hauteur où est la forteresse de la demeure épiscopale ». C’est-à-dire le château fort situé sur l’emplacement de la maison d’arrêt actuelle.
La bâtisse de la «Maison du Roi» fut démolie dans la première moitié du XIXe siècle, alors qu’elle hébergeait la bibliothèque publique constituée après la Révolution.
Les chantiers citoyens, c’est le plaisir de concrétiser des projets ensemble. Le projet de la place Juiverie est emblématique par le nombre de personnes et de bonnes volontés qu’il a mobilisé.
Alpes de Haute-Provence : une fresque de 800 kg posée à Digne-les-Bains ce lundi from D!CI TV on Vimeo.
