Actuellement une collection unique de petits pots appelés « pégaus » est présentée dans la salle de l’Atrium (Mairie de Digne-les-Bains) jusqu’au 25 avril 2015
Après des années d’études la Crypte archéologique de Notre-Dame du Bourg vient de récupérer les nombreux petits pots ou pégaus découverts dans les tombes à la suite des différentes campagnes de fouilles conduites par le professeur Gabrielle Démians d’Archimbaud entre 1987 et 1994. La quantité exceptionnelle, 429 exemplaires à pâte grise et la qualité de conservation, parfois intacts en font une collection unique dans le Midi de la France. Il s’agit là, vraiment d’une spécificité dignoise. Ce rite existe ailleurs mais il n’est pas usité de façon aussi fréquente. Depuis le début du christianisme la pratique du dépôt funéraire n’est pas constante, mais au Moyen-Âge à Digne, elle apparaît de manière très marquée au XIe siècle pour se raréfier puis disparaître quasiment après le XVe siècle.
Le terme de pégau a été attribué pour la première fois par Sylvain Gagnière, conservateur à l’époque du Palais des Papes. Il est propre aux découvertes provençales. Le pégau est un vase à tout faire, employé aussi bien dans les cuisines pour cuire ou réchauffer les aliments que pour contenir et conserver les liquides. Il est de capacité réduite pour des portions individuelles. Il est toujours muni d’une anse fixée sur le rebord et appliquée à mi panse au niveau du diamètre maximum ainsi que d’une embouchure circulaire avec quelques cas particuliers de becs (pincés ou pontés). Ces becs verseurs attestent du besoin de précision pour verser les liquides. Ces poteries étaient façonnées au tour ce qui rend les parois minces (2 à 4 mm) et contribue à la légèreté de l’objet. Ce sont des productions régionales issues d’un système de cuisson en atmosphère réductrice qui leur apporte des teintes sombres. De forme globuleuse à fond plat, elles sont adaptées à l’insertion près des foyers. En effet, en terre siliceuse, elles sont aptes à aller au feu et peuvent résister aux chocs thermiques. D’ailleurs nombreuses sont celles qui sont encore enduites de traces noires de suie. Celles qui sont décorées portent des raies tracées certainement avec le bout du doigt ou des bandes de petits traits verticaux tracés à la roulette ou à la molette.
Entrée libre et gratuite du mardi au vendredi de 8h à 12h et de 14h à 18h ainsi que le samedi de 10h à 12h30.