Le « manger-mains » reprend du service
Initié par le Comité de Liaison Alimentation Nutrition (CLAN), le projet du «manger mains » a été mis en place en 2012 pour favoriser l’autonomie et la bonne nutrition des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou maladies apparentées suivies dans l’Unité Regain. Ces pathologies génèrent notamment des difficultés à se servir de couverts, et le « manger-mains » est une solution efficace puisqu’il vise à rendre plus autonome les résidents.
Cette approche leur garantit un apport calorique adapté, grâce à des mets faciles à manger avec les doigts en prenant en compte la texture et la taille des bouchées pour répondre de surcroît aux problèmes de mastication et de déglutition. Un enjeu de taille pour les équipes restauration et diététique pour qui la qualité gustative des repas doit être absolument préservée.
Le « manger-mains » permet sans aucun doute aux patients de retrouver le plaisir de manger, mais aussi le plaisir de partager un repas ensemble. A travers cette nouvelle présentation des repas, c’est l’occasion pour eux de gérer leur faim et leur plaisir gustatif. Ce moment permet de favoriser la communication des patients entre eux et avec les soignants. Certains troubles du comportement (agitations, cris…) s’effacent durant le « manger-mains ». De nombreux patients expriment même verbalement leur satisfaction face aux repas : les plats préparés spécialement pour eux et l’environnement calme sont appréciés. Les aides soignantes notent une amélioration de la prise alimentaire : des patients mangeant très peu lors des repas avec les autres résidents retrouvent l’appétit lors du « manger-mains ».
Les menus sont adaptés par la cuisine et les mets présentés de telle façon qu’ils puissent être saisis et mangés facilement avec les doigts sous forme de : beignets, flans, quiches, quenelles, toasts, aliments coupés en dés ou en rondelles, ravioli, gnocchi ou pâtes faciles à saisir, boulettes de viande, bâtonnets ou croquettes de poisson, acras, mousse de légumes, terrines, cubes de polenta, de semoule, desserts variés…
Actuellement les moyens ne permettent pas de mettre en place le « manger mains » de façon hebdomadaire voire quotidienne. Cependant, les pratiques basées sur le respect de l’identité de la personne âgée défendent le principe de l’adaptation du système nutritionnel aux besoins et désirs de la personne en alliant plaisir, convivialité et objectifs nutritionnels.